La hutte de sudation – Texte de Standing Bear
La Hutte de sudation – Texte de Standing Bear
À Mes petits-enfants, les petits qui portent demain,
Un jour, quand tes pieds seront fatigués d’avoir traversé un monde qui t’oublie à quel point tu es sacré, j’espère que tu te souviendras de cet endroit dont je vais te parler.
Quand je rentre dans la hutte de sudation, mes chers enfants, je ne me contente pas de ramper dans un petit dôme sombre fait de saule et de peaux. Je retourne dans le ventre de la Terre elle-même.
Vers ce premier lieu de chaleur et d’esprit où la guérison commence, où le souffle devient prière, où la douleur devient libération et où le silence devient chanson.
À l’intérieur de cette Loge, il fait chaud. Il fait sombre. Il est humiliant.
Mais n’aie pas peur.
Cette chaleur ? C’est le souffle de nos ancêtres, qui jaillit des pierres, de la vapeur, des chansons. Nous versons de l’eau sur les grands-pères — les rochers sacrés et ils grésillent et parlent.
Chaque goutte d’eau transporte la mémoire. Chaque explosion de vapeur est une histoire qui monte vers les étoiles. Un rappel que vous faites partie de quelque chose de plus ancien que le temps.
Dans cet espace sacré, j’ai pleuré — pour ceux que j’ai perdus, pour ceux que je n’ai pas pu aider, et même pour les parties de moi-même que j’ai laissées derrière.
Et j’ai prié, pas toujours avec des mots, mais avec mon souffle, mes larmes, mon silence.
J’ai entendu les chansons des vieux hommes dont les voix tremblent comme des feuilles de bouleau dans le vent. J’ai entendu les rires d’enfants pas encore nés. J’ai vu des gens forts s’effondrer, et des personnes brisées revenir ensemble. J’ai vu des cœurs fondre et des esprits s’élever.
Parce que cette Loge, mes petits-enfants ?
Elle ne se soucie pas de combien tu sais ou depuis combien de temps tu es parti.
Elle demande seulement que tu viennes comme tu es honnête, respectueux, ouvert.
Elle te tiendra.
Elle t’apprendra que la guérison n’est pas une route droite. C’est une spirale, sinueuse et sacrée. Et quand le monde devient trop bruyant ou trop lourd, il y a toujours cet endroit où tu peux transpirer la tristesse, chanter à nouveau la lumière, et rentrer chez toi dans ton esprit.
Quand je m’écarte en rampant, les genoux tremblants, la poitrine grande ouverte et la vapeur s’élevant de ma peau comme une prière, je me souviens :
Nous sommes toujours ici. Nous sommes toujours sacrés. Et nous ne sommes jamais, jamais seuls.
Alors quand ton heure viendra, mon petit
Rampe dans ta vérité.
Verse de l’eau avec précaution.
Et écoute avec plus que tes oreilles.
A toutes mes relations.
Avec tout l’amour que ce vieux cœur peut contenir,
Ton Grand-Père, Standing Bear
Texte transmis par John Gonzales – Standing Bear Network
Traduction Yvan Cordier – Shan Ming
Pour venir à une hutte de sudation, les dates planifiées sont disponibles en cliquant sur la photo.

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