STONE BOY ET « EHAKELA » ou l’histoire de la Première Inipi

Dans la culture traditionnelle lakota, il y a beaucoup d’histoires qui ont été transmises de génération en génération. Voici la légende de la naissance de la hutte de sudation telle que racontée par Archie Fire Lame Deer (in english in wikipedia) dans son livre autobiographique Le Cercle Sacré Mémoires d’un homme médecine sioux (Albin Michel).

« Quatre frères Lakota vivaient avec leur sœur. Chaque jour, les frères allaient à la chasse, chacun sur son propre chemin. Quand ils rentraient à la maison le soir, ils partageaient le gibier qu’ils ramenaient avec leur sœur.
Un jour, L’aîné des quatre frères ne revint pas.
Le lendemain, les trois frères restants sont sortis et quand ils sont revenus cette nuit-là, l’un d’eux manquait. Le jour suivant, la même chose s’est produite.
Enfin, le quatrième jour, Il ne restait que le plus jeune frère.
Quand il a commencé à vouloir aller chasser, la sœur l’a supplié :
« Ehakela, mon plus jeune frère, ne part pas. »
Mais le plus jeune frère n’a pas écouté. Il est parti et lui aussi n’est pas revenu.
Or, la sœur ne savait plus quoi faire. Elle était tellement triste qu’elle ne pouvait ni manger ni boire.
Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était se promener et pleurer.
Finalement, elle est devenue si assoiffée qu’elle a ramassé un caillou rond brillant. Elle le mit dans sa bouche pour le sucer. Mais comme elle portait la pierre dans sa bouche et pleurait, elle l’avala.
Dès que cela s’est produit, elle est devenue enceinte et a donné naissance à un petit garçon.

« Je ne peux pas m’occuper de toi », a-t-elle dit au bébé.
Elle l’a ramassé et l’a placé devant la porte de son Tipi.
Mais dès qu’elle est rentrée, Stone Boy est venu en rampant derrière elle, de la taille d’un enfant de deux hivers. Une fois encore, elle l’a ramassé et l’a placé à l’extérieur du Tipi.
De nouveau il est revenu, mais de la taille d’un enfant plus grand.
Elle l’a ramassé une troisième fois et l’a placé dehors.
Cette fois, quand il est revenu, Stone Boy était un jeune homme, tellement plus grand que sa mère qu’elle ne pouvait le soulever pour le mettre dehors.

« Mon fils, dit-elle, tu peux rester avec moi, mais j’aimerais que tu aies des vêtements à porter. »
Elle leva alors les yeux vers Stone Boy. Il était maintenant vêtu de beaux habits.
« Ah, dit la mère, j’aimerais que mon fils ait un arc et des flèches pour qu’il puisse les utiliser pour la chasse. »
Elle s’est retournée pour regarder et a vu qu’un arc fort et de nombreuses flèches étaient désormais posés contre le côté duTtipi. Stone Boy avait tout ce dont il avait besoin.

Stone Boy et sa mère ont vécu là dans le Tipi pendant un certain temps et tout s’est bien passé.
Puis un jour, Stone Boy a regardé sa mère à travers le feu et a dit :

« Pourquoi vivons-nous seuls? N’avons-nous pas de parents ? »
« Tu as quatre oncles, a dit sa mère. Ils étaient des chasseurs. Un jour, ils sont allés à la chasse et ne sont jamais revenus. »
« Alors, j’irai les trouver », a dit Stone Boy.
« Ne me laisse pas seule», a dit sa mère et elle a pleuré pour qu’il reste.

Mais Stone Boy n’a pas écouté. Il partit sur le sentier qui menait de leur tipi vers le nord.
Il a voyagé longtemps jusqu’à ce qu’il arrive à un petit tipi, si vieux que la peau sur le tipi était jaunie avec l’âge.
Quatre paquets enveloppés dans des peaux étaient appuyés contre le tipi.
Une énorme vieille femme est sortie du tipi alors qu’il s’approchait.

« Petit-fils », dit-elle, « arrête-toi et aide-moi. J’ai mal au dos, mais si tu marches dessus, ce sera mieux. Tes oncles m’ont aidé ils m’ont foulé le dos avant de partir. »
Stone Boy regarda l’énorme vieille femme. Il pouvait voir que son cœur était mauvais.
« Cette vieille femme veut me tuer », se dit-il. Mais il n’a pas laissé la vieille femme savoir ce qu’il pensait.
« Grand-mère », a dit Stone Boy, « Je ferai ce que je peux. »
Puis il se mit à marcher sur le dos de la vieille femme, en la massant. Mais alors qu’il marchait, il vit que son os était tranchant. Il était si vif qu’il savait que ça le tuerait s’il tombait dessus. L’énorme vieille femme se secoua, pour faire tomber Stone Boy, mais au lieu de cela, il sauta et descendit sur elle avec une telle force qu’elle fut tuée.
Puis Stone Boy regarda les quatre paquets appuyés contre le Tipi.
« Ce sont les corps de mes oncles morts », a-t-il dit. « Je ferai ce que je peux pour les aider. »
Stone Boy entendit alors des voix d’esprits lui parler :
« Coupe douze perches de saule à côté du ruisseau », dirent les voix.
« Place-les dans le sol et plie-les pour former comme une ruche. »
Stone Boy coupa les saules et fit ce que les voix lui demandèrent. Il couvrit la ruche de perches avec des peaux, puis plaça les quatre ballots qui retenaient les corps de ses oncles à l’intérieur de la petite loge.
Il a chauffé des pierres dans un feu jusqu’à ce qu’elles soient rouges et les a ensuite apportées dans la loge.
Il a apporté de l’eau dans un sac de peau d’animal et a ensuite fermé le rabat de la porte de la loge de sorte que tout était sombre à l’intérieur.
« Vous m’avez amené ici », dit-il aux pierres et les remercia.
Alors qu’il se mettait à verser de l’eau quatre fois en chantant, d’autres voix se joignirent à lui.
Ses oncles étaient revenus à la vie et chantaient avec lui.
Quand la porte fut ouverte, il vit ses oncles assis autour des pierres, bien vivants.
« Les pierres m’ont donné la vie », dit Stone Boy à ses oncles, et ces pierres vous ont rendu la vie.
À partir de ce jour, notre peuple aura cette inipi, cette cérémonie pour suer, pour nous purifier et nous donner la santé. »
La première hutte – L’Inipi – L’Ehakela, a été…

Archie fire Lame Deer – Le Cercle Sacré Mémoires d’un homme médecine sioux

Mitakuye Oyasin : à toutes mes relations

Si vous souhaitez découvrir ce qu’est cette cérémonie qui est un processus symbolique de mort et de renaissance, pour laisser partir l’ancien et accueillir le nouveau, je vous accompagne en ce sens depuis plusieurs années. Les huttes que j’anime ont lieu dans les Monts du Lyonnais. Il y a environ une hutte de programmée chaque mois. Dans des temps très anciens, nous avions, nous aussi, ici en Europe des rituels similaires aux huttes de sudation. Ce qu’il en reste sont les saunas qui ont été dépouillés de leurs aspects spirituels. C’est grâce à Archie Fire Lame Deer que ces rituels ont pu renaître à la vie ici chez nous, après qu’il ait eu une vision qu’il fallait qu’il vienne retransmettre ces enseignements qui avaient été perdus il y a longtemps. Toutefois nous ne sommes pas des Lakotas. Aussi les huttes que je conduis respectent les bases retransmissent mais ne sont pas dans la pure tradition Lakota. Ayant un parcours chamanique large, nous chanterons bien sur des chants lakotas dans la hutte mais il est possible aussi que nous chantions des chants sacrés d’autres traditions, en lien avec la guérison et avec la Terre Mère, puisque les huttes sont une « médecine chamanique » de la Terre Mère.
Plus d’informations sur ma manière de conduire les huttes en cliquant sur ce lien.

Je remercie les différentes personnes qui ont fait que j’ai été amené à proposer des huttes sur le chemin :
Archie pour avoir redonné vie au rituel des huttes ici en France, Eric SunFox Marshall avec qui j’ai vécu pour la première fois ce rituel il y a des années déjà, Pa Hana, Jean Longeot qui a connu Archie et qui fait venir le fils d’Archie encore de nos jours en Drôme.

Les prochaines rencontres pour les huttes sont programmées. Le prochain temps est le temps de reconstruction de la hutte. Il a lieu le week-end du 8 et 9 mars 2025.
Toutes les infos et les dates en suivant ce lien. Bienvenue.

Dans un prochain article, je vous parlerai un peu plus de cette cérémonie. Rester à l’écoute !!!
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Mitakuye Oyasin.